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12 septembre 2021 7 12 /09 /septembre /2021 15:50

Freud avait lu Schopenhauer, selon qui les concepts et les théories philosophiques ont plus à voir avec les expériences passées inconsciemment vécues par leurs promoteurs qu'avec la réalité objective.

Freud en a-t-il seulement tenu compte lorsqu'il a élaboré l'idée qu'il se faisait de la psychologie des enfants ? (pardon, "père-l'abhorré", selon la terminologie des lacaniens dans leur "retour à Freud", puisque selon Freud et l'expérience qu'il avait de son propre vécu, depuis leur enfance les fils haïssent sans vouloir se l'avouer leur père, c'est-à-dire "inconsciemment" ("à leur insu de leur plein gré" ! ), et symétriquement les filles leur mère.

Inlassablement, malgré l'évidence du contraire, les psychanalystes ont soutenu que les incestes vrais sont exceptionnels, qu'il s'agit de "fantasmes œdipiens" alors que les enfants nés d'un inceste ne sont pas rares et les enfants réellement incestes se comptent par millions rien qu'en France !

Pour preuve, citons l'un d'entre eux, très représentatif de la corporation psychanalytique : “Il ne faut évidemment pas confondre les fantasmes incestueux, présents en tout être humain, et les comportements réels de type incestueux, infiniment plus rares” (page 801 du "Dictionnaire international de psychanalyse", Calmann-Lévy, 2002, une œuvre collective rassemblant plusieurs centaines de psychanalystes, qui ne veulent surtout pas savoir que la France compte 4 millions des victimes d'incestes, selon les estimations du CNRS datant de mai 2017, estimations réactualisées et passées à 6 millions,  à l'occasion de la publication de "Familia grande" au début de cette année.)  

Y aurait-il un rapport entre l'inventions mythologique du complexe d'Œdipe, que Freud prétendait avoir “normalement” éprouvé (normalement, c'est-à-dire comme tout être normalement constitué), et l'occultation du nom de son véritable papa, c'est-à-dire les mensonges de son entourage relatifs à l'origine véritable de sa naissance ?

Autrement dit la naissance de Sigmund Freud ne correspondrait-elle pas à la mise en acte de désirs œdipiens dans es antécédents ?

Est-il vraiment "interdit" de se poser la question depuis que l'on a pu mettre e évidence que ses parents et ses 1/2 frères lui avaient caché que Jakob Freud, officiellement, en principe le père biologique de Sigmund Freud, avait eu deux épouses avant de se marier à une troisième, de 20 ans plus jeune que lui, pour donner naissance audit Sigmund Freud ?

Elle mérite pourtant de l'être, car si Freud a vraiment vécu toute son enfance et jusqu'à un âge avancé sans le savoir, il n'est pas si étonnant qu'il ait lui même persévéré inconsciemment dans l'erreur (sinon consciemment dans le mensonge), ce qui a fait que ses théorisations en procéderaient, et ce pourquoi elles ont été dévastatrices pour les victimes d'incestes ou d'attentats sexuels, qui ont été du fait de l'invention du concept de fantasmes œdipiens accusées de les avoir fantasmés et non de les avoir réellement subis.

Les psychiatres qui s'y sont laissé prendre se sentent depuis quelques années obligés de dire que la théorie œdipienne a été mal comprise, que la formulation du complexe d’œdipe a prêté à confusion. Ainsi du Dr. Alain Braconnier parle-t-il de “malentendu” dans son livre "Mère et fils" (Odile Jacob, janvier 2005).

Pourtant, la définition qu'en donne lui-même Freud à la fin de sa vie dans son "abrégé de psychanalyseest sans ambigüité. Il y stipule clairement que l'enfant "d'âge œdipien" (sic, c'est-à-dire de trois ou quatre ans, une manière astucieuse  pour faire passer la notion qu'un âge œdipien est bien établi sur le plan universel) voudrait copuler avec ses parents, mais qu'il y renonce par crainte des sentiments jalousies que cela pourrait engendrer chez l'autre partenaire (dans la configuration de la famille traditionnelle occidentale).

Le problème, c'est que ce "complexe" lui était propre, il n'a rien d'universel. La raison pour laquelle il l'a formulé ne serait pas celle qu'il avance. Elle serrait plutôt l'expression d'une réalité de lui méconnue, vaguement semblable à l'histoire d'Œdipe, ce qui avait fait que cette légende avait particulièrement retenu son attention.

Or l'histoire d'Œdipe est celle d'un fils dont les parents avaient voulu se débarrasser pour éviter une prédiction funeste.

Cette histoire se lit autrement que ce qu'y avait lu Freud. Ce n'est pas l'histoire d'un fils qui tue son père intentionnellement et par jalousie, mais par les hasards d'une rencontre alors qu'il ne savait pas que c'était son père. C'est aussi celle d'un père pervers qui a voulu tué son fils et qui est prêt à recommencer.

Freud pensait avoir découvert, plus ou moins intuitivement et sans doute de façon projective, ou d'après des expériences personnelles, que les psycho -névroses dites hystériques ou obsessionnelles, à l'instar des névroses succédant aux accidents des chemins de fer, étaient d'origine traumatique, et non pas constitutionnelles. La différence consistant en ce que le traumatisme causal de ces névroses restait méconnu parce que refoulé (le refoulement étant conçu comme un oubli actif, volontaire ou semi volontaire, c'est-à-dire plus ou moins conscient pour employer la terminologie psychanalytique).

En interprétant à sa façon (à l'envers) la légende d'Œdipe, il posa que le refoulement était en rapport avec la culpabilité liée à la transgression d'un interdit, donc passible d'un châtiment.

Mais l'hystérie masque la culpabilité.

Freud avait primitivement posé l'hystérie comme un phénomène sociologique, et non pas biologique et héréditaire, inscrit dans le “sang” ,alors qu'à l'époque de Freud le code génétique n'avait pas  été découvert. Le “sang” en tenait lieu, en guise de métaphore.

L'époque était celle de Cesare Lombroso. On mesurait le crânes pour essayer de caractériser les différents types de personnalités. Dire de l'hystérie qu'elle résultait d'un traumatisme psychologique lié à un abus ou à un attentat sexuel était aller à l'encontre de préjugés présumés “scientifiques ” de Lombroso (des préjugés qui ont longtemps perdurés ! Mon père m'apprenait la personnalité des individus d'après la forme de leur crane ).

En rapportant ses propres souffrances à un conflit intra-psychique remontant à son enfance comme à l'enfance de l'humanité (cf. Totem et Tabou), son conflit a été été appelé "complexe d’œdipe", abusivement, par rapprochement avec le sort réservé à Œdipe, selon Sophocle, dans la tragédie des Labdacides, après qu'il en a déformé le propos, jusqu'à l'inverser. De ce fait, sa compréhension d'histoire d’œdipe est non seulement “perverse”, mais a été sources de perversions.

Elle a fourni aux pervers pédophiles et aux parents incestueux un alibi commode pour se défendre en accusant les enfants de mentir.

Freud aurait-il analysé plus littéralement, c'est-à-dire sans en inverser le sens de l'histoire d’œdipe , qu'il aurait été renvoyé à ses premiers aperçus.

Depuis que les psychiatres ont intégré ses théorisations comme une réalité factuelle, elles ont fait d'énormes ravages chez les enfants victimes d'agressions ou de séductions sexuelles. Et aussi chez adultes victimes de viols, accusés de les avoir imaginées, provoquées ou imaginées, c'est-à-dire "fantasmées" à cause d'un prétendu complexe d'Œdipe "mal liquidé"

Sur un autre plan, qui s'y rattache peut-être, tout à la fin de la grande guerre, en novembre 1918, Adolf Hitler a été hospitalisé à l'hôpital de Pasewalk après avoir eu les yeux brûlés par des gaz de combat. Il avait été confié aux soins du Dr. Edmund Forster. Ce psychiatre avait diagnostiqué chez son patient une cécité hystérique. Il publia le cas.

Le Dr. Forster aurait ensuite été éliminé dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Le Dr. Ernst Weiss aurait récupéré l'observation du Dr. Forster et réussi à sauvegardé copie de son dossier, déposé dans un coffre en Suisse, mais celui-ci, qui s'était réfugié en France pour fuir la barbarie nazie, s'est suicidé en 1940 lors de l'invasion allemande, sans indiquer où l'on pourrait les retrouver (Cf. Ernst Weiss, "Le témoin oculaire", Aubier, 1963).

La reconnaissance de l'existence de l'hystérie chez les hommes était une entité psychopathologique dont Sigmund Freud se prétendait, le premier découvreur. Il revendiquait la paternité du concept et la disputait avec véhémence, pour ne pas dire de façon haineuse, au Dr. Albert Moll.

Faire d'un patient qui s'était porté volontaire et avait passé quatre ans au front en tant qu'estafette, un poste particulièrement exposé aux tirs de l'ennemi "un hystérique" était faire de lui une “femmelette”.

La paranoïa procèderait, selon Lacan – et cela se vérifie par lui – même, de la "forclusion du Nom du père" (sa théorie est, comme celle de Freud, projective, c'est-à-dire faite à partir de l'expérience de lui-même) .

Au fondement de la doctrine freudienne il y aurait la "forclusion du nom du père" (entendez du nom du père de Freud ) - de la part de sa mère - Œdipe féminin oblige ... , et de façon plus poreuse de la part de son père. Ce qui avait fait de Sigmund Freud un névrosé génial partiellement psychotique. Dans ses lettres à Fliess, il se disait lui-même "hystérique", mais l'hystérie est si proche de la psychose que l'on peut parler de "psychose hystérique" (une notion développée par le psychiatre Sven Follin,  applicable au cas d'Auguste Strindberg).

Le nom de Jakob Freud serait ainsi venu forclore le nom de son père biologique, qui pourrait bien avoir été Jakob Nathansohn, d'où une interprétation de l'histoire d'Œdipe, qui serait une manière "délirante" (masquée et plus ou moins consciente) de formuler une réalité forclose (forclose parce qu'indicible, et indicible parce qu'elle témoigne de la transgression d'un interdit très souvent transgressé, celui de l'inceste). L'interprétation de Freud ne serait donc pas tout à fait délirante, un délire par rapport à sa généalogie, mais une manière de projection, qui la rendrait à lui-même et aux yeux du monde tolérable. Il s'agirait donc d'une sorte d'alibi plus ou moins consciemment assumé.

Il prétend l'avoir découvert en retrouvant des souvenirs d'enfance, en voyant sa mère "nudam" lors d'un voyage en chemin de fer. Il se souvient qu'il avait alors éprouver le besoin de la posséder sexuellement (cf. la description qu'il en donne 80 ans plus tard dans son "Abrégé de psychanalyse", écrit en 1938 et publié en Angleterre en 1940

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