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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 14:41

1° Est-il possible de savoir si Adolfus Hitler a été un patient de Sigismund Freud ? Et si oui, comment et pourquoi Hitler en aurait-il conçu "tant de haine" à l'encontre des psychanalystes juifs (selon l'expression d'Élisabeth  Roudinesco, qui semble ignorer qu'un amour trahi ou déçu souvent tourne en son contraire)

Cet article étant un des plus visités, il se doit  d'être mieux étayé, et que les "preuves" avancées soient davantage creusées pour être plus convaincantes, puisque, si elles existent, non seulement Freud et Hitler ont tout fait pour les faire disparaître, mais aussi leurs thuriféraires.

Il s'agit donc de montrer les traces de caviardage, de faire comme en mathématique une "démonstration par l'absurde" :  l'existence de preuves en "creux", comme l'a fait  le psychanalyste américain Jeffrey Moussaïeff Masson, qui a fuit la psychanalyse après qu'il a eu l'occasion de constater que l'édition des lettres que Sigmund Freud avaient adressé à son confrère Wilhelm Fliess avaient été systématiquement caviardées lorsqu'elles faisaient état d'une relation entre les troubles de ses patients avec la réalité d'une agression sexuelle ou de faits susceptibles de ternir l'image de Freud.

Par exemple la stupide opération d'ablation des cornets que Sigmund Freud avait fait subir à Emma Eckstein comme à lui-même à partir des concepts délirants de son condisciple le Dr. Wilhem Fliess, pour la débarrasser de la masturbation, à l'époque accusée d'être responsable de "psychasthénie".

2° La méthode et la théorie psychanalytique ne pourraient-elle pas nous y aider ?

3° Et au cas où la réponse à ces deux questions serait oui, est-ce que l'on pourrait rapporter la haine antisémite d'Adolf Hitler à la personne de Freud et à la psychanalyse, comme le prétend ''l'historienne de la psychanalyse" Elisabeth Roudinesco dans ses écrits ?

Répondre à la troisième question est très épineux. La haine d'Hitler n'était pas tournée contre Freud, ni contre la psychanalyse en tant que "science juive", contrairement à ce qui est généralement soutenu. Hitler était au contraire reconnaissant à Freud de lui avoir fourni par ses conseils le moyen d'accéder à ses prétentions, qui n'étaient pas au départ d'accéder au pouvoir, mais de faire reconnaître par ses mérites ses "hautes origines" juives et aristocratiques (mais à ma personne ne veut savoir si ce n'est pas à partir de son histoire qu'a été forgé - pardon - été "perlaboré" - le concept psychanalytique, par prudence attribué à O. Rank et avalisé par Sigismund Freud, Freud l'ayant fait attribuer à Rank pour détourner l'attention des exégètes sur sa connaissance des antécédents d'Adolfus Hitler, que celui-ci lui aurait révélés au cours de sa "psychothérapie" parce qu'il en était alors  particulièrement fier ?

Freud lui avait ainsi livré la clé de son "irrésistible" ascension au pouvoir sans qu'il ait imaginé la tournure perverse qu'allait prendre ses conseils.

Freud en avait conscience, mais ne pouvait pas s'en vanter, ce qui explique pourquoi il ne fait jamais directement allusion à Hitler tout en ne pouvant pas s'empêcher d'en faire l'aveu de façon non pas inconsciente mais souterraine et détournée dans et par ses écrits. 

Jacques Lacan l'aurait-il compris, qui n'avait pu s'empêcher de filer à l'anglaise en 1936 pour se rendre aux Jeux Olympiques de Berlin sans attendre la fin des débats lors d'un congrès de psychanalyse.   

C'est sans doute aussi pourquoi Claude Lanzman, ex secrétaire de Jean-Paul Sartre, s'oppose à l'élucidation de ce problème, au prétexte qu'il est indécent de chercher à savoir l'origine de la haine meurtrière et forcenée qu'avait subitement conçu Hitler contre les Juifs seulement  à partir de 1919, alors qu'il n'avait pu réussi à se faire adouber par sa famille originaire malgré son comportement méritoire durant la guerre ?

Est-ce aussi pourquoi certaines les "Archives Freud" sont interdites de révélation jusqu'en 2113.

Est-ce aussi pourquoi Freud avait en septembre 1922 lancé au congrès de Berlin un concours doté d'un prix élevé et surtout pourquoi ses disciples n'avaient osé ou voulu y répondre : il s'agissait  d' << examiner dans quelle mesure la technique a influencé la théorie et jusqu'à quel point l'une et l'autre se favorisent ou se gênent mutuellement >> . Cet étrange concours est apparemment resté une énigme pour les psychanalystes actuels.  

Le Dr. Edouard Bloch, médecin des pauvres à Linz, avait été le médecin de la famille Hitler après la mort d'Aloïs Hitler, survenue brutalement en 1903 à Leonding, un bourg où habitait la famille Hitler, une famille qui était loin d'être pauvre. 

Leonding, qui compte actuellement près de  26.000 âmes, ce qui en fait la seizième ville d'Autriche (d'après Wikipédia) est proche de Linz. 

A Linz, l'adolescent Hitler était scolarisé dans le même lycée que  Wittgenstein.

Vraisemblablement Hitler et Wittengenstein  s'y sont connus, le jeune Adolf Hitler faisant alors souvent preuve, lors de disputes sur la question des immigrés juifs, de philosémitisme   

Le Dr. Bloch a soigné le jeune Adolf Hitler en 1904. Il est devenu le médecin de sa mère en 1907 lorsque celle-ci est tombée gravement malade, victime d'un cancer du sein.

Je ne suis certes pas le seul à m'être posé la question de savoir si Adolf Hitler n'avait pas, après la mort de sa mère, survenue le 21 décembre 1907, "bénéficié" d'une recommandation du Dr. Bloch pour que Sigmund Freud  - anciennement prénommé  Sigismund - le reçoive en thérapie, compte tenu de ce qu'il savait de son histoire  et de la détresse dans laquelle il s'était trouvé après la mort de sa mère.

Dans sa biographie, parue en 1973  en 2 volumes,  le journaliste-historien Joachim Fest prénomme Hitler Adolfus (?) . 

Pourquoi est-il le seul à l'avoir fait - du moins à ma connaissance, et pourquoi les autres historiens n'ont-ils réitéré cette appellation ? 

L'historienne autrichienne Brigitte Hamann a publié un livre très documenté sur la jeunesse d'Hitler.  Son travail est paru en 1996 en Allemagne. Il a été traduit et publié en France en 2001 aux éditions des Syrtes.

Peut-être la précision de Joachim Fest  y est-elle répétée ? 

J'attends d'avoir lu le livre de B. Hamann pour savoir si cette auteure l'a aussi précisé, cet article ayant été rédigé voilà plus de trois ans avant que je connaisse l'existence de son travail;

Revoyant ce jour (18/08/16) mon texte, après lecture du très savant livre de Brigitte Hamann, je ne retrouve pas cette précision, non plus que le docteur Edouard Bloch ait adressé le jeune Adolf Hitler à Freud.

C'est un livre que George Steiner, l'auteur du "Procès d'AH", a trouvé "impressionnant et fascinant"

George Steiner a manifestement du mal à concevoir que le jeune Adolf Hitler puisse avoir été philosémite, alors qu'il avait alors toutes les raisons de l'être. Un fait qui explique peut-être pourquoi Wittgenstein ait pu  déclarer en 1920, c'est-à-dire après qu'Hitler se soit si incompréhensiblement et si soudainement converti à un antisémitisme virulent, que "ce dont on ne peut parler, il faut le taire".   

La question se pose aussi de savoir pourquoi Joachim Fest a-t-il été le seul à l'avoir faite; et au cas où elle serait controuvée, pourquoi les historiens n'ont-ils pas signalé c cette erreur, si erreur il y a  ?

(Cf. www. Michel Onfray,  le 3 mai 2010,  "Oui, Freud avait un goût pour le fascisme")

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Lorsque je lui avais confié au Pr. Henri ce que je ressentais au sujet de Freud, il a comparé Freud à Hitler et m'a dit que Sigmund Freud et Jacques Lacan étaient les grands responsables de l’état désastreux où se trouvait la psychiatrie en France.

L'euthanasie des déficients mentaux était une "solution " à laquelle Freud souscrivait, qui déclarait en privé que le mieux serait "d'en faire des cargaisons et de les couler".  

Tobie Nathan à l'instar du Professeur Baruk, n'apprécie guère les conceptions de Freud.

Je n'ai pas encor lu la fiction qu'il a écrit à son sujet (parue en 2006), mais je doute qu'il y ait fait allusion, car il sait pertinemment ce qu'il en coûte de s'attaquer trop directement au maître à penser de la psychiatrie française.

Les lettres de Freud à Wilhelm Fliess ont été partiellement publiées en France en 1953 après que Marie Bonaparte a pu les sauver de la destruction à laquelle elles étaient vouées.

Désobéissant à l'insistante demande de Freud, elle ne  les avait pas brûlées après qu'elle les a récupérées.

Elles furent publiées en France en 1953 mais furent caviardées par Anna Freud, au prétexte qu'il fallait sauvegarder la "pierre angulaire" de la psychanalyse, à savoir le concept de "complexe d'oedipe", en realité bien plus certainement parce que son père  s'y avouait gravement névrosé (hystérique), et devoir sa névrose à son père Jakob Freud, qui aurait, par ses pratiques incestueuses, aussi hystérisé ses frères et ses sœurs.

Dans ses écrits destinés à publication, Freud écrira plus tard que les névrosés souffraient d’aspirations élevées, mais qu'ils étaient affectés d'un ''Surmoi'' trop sévère.

Selon le naïf mais très sérieux Didier Anzieu, Freud se serait débarrassé de sa névrose hystérique par une  "auto-analyse" (sic).

Freud avait prétendu par sa méthode et ses découvertes pouvoir éradiquer les névroses à la racine.  

Faire prendre conscience aux névrosés, grâce l'analyse "du transfert", que leur problématique était la conséquence de leur "surmoi" tyranique était selon Freud thérapeutique cependant qu'il confiait en privé à ses zélotes (à Sandor Ferenczi, son "Grand Vizir secret", dixit le Dr. Pierre Sabourin) qu'il était clair que les malades ne pouvaient guérir, que les patients n'étaient que racailles, et que le mieux serait d'en faire des cargaisons pour les couler.

A en croire Auguste Strindberg, qui s'était un temps réfugié en Suède chez le Dr. Eliasson, un psychiatre de ses amis, celui-ci tenait à peu près le même genre de discours à l’encontre des aliénés "qui faisaient dégénérer l’humanité".

Hitler, que  Joachim Fest, dans sa biographie parue en 1973, prénommait Adolfus sans en expliciter la source (la Revue Sciences et Avenir de mars 2009 fait aussi état d'une fiche des Renseignements Généraux datant de 1924 où Hitler apparaît prénommé Adolf et Jacob, sans doute en confusion) avait mis les propositions de Freud en action à l'encontre des "fous", en poussant cette "logique" juqu'à ses extrêmes : à cette époque, les notions de races et de dégénérescence battaient leur plein. Le "disque-ourcourant" (pour parler lacanien) faisait des Juifs, par opposition à la "race nordique", présumée "pure", un mélange de races venues d'Afrique, donc une "race" (?)  mélangée particulièrement exposées à la dégénérescence ! (un dicours en contradiction avec les obserations anthropologiques)

Malgré leur absurdité et leur illogisme, ces idées sont restées vivaces. Elles ont imprégné les esprits jusqu'après la guerre de 39 - 45, si ce n'est juqu'au jour d'aujourd'hui, car j'ai été témoin de leur persistance dans un Service psychiatrique qui se prétendait "institutionnel" et "de gauche".

Elles occupent actuellement un autre créneau, à droite, celui de "l'entre-soi économique" des classes possédantes. Dans leur idéologie, celles-ci néantisent la découverte que la diversité génétique est bien plus favorable à la solidité des espèces que la "pureté raciale", paradigme de la "pureté économique", elle-même paradigme du pseudo-libéralisme, qui contraint les potentialités inventives des dominés à la stérilité. La culture de l'entre-soi économique est une forme d'incestualité préjudiciable à la santé économique des sociétés parce qu'elle stérilise l'inventivité potentielle des dominés, ainsi que le soutient Joseph Stiglitz dans "Le prix de l'inégalité" (aux éditions Les liens qui libèrent).

Avant et/ou après la guerre de 14 -18 Adolf(us) Hitler le ''névrosé'' aurait été consulter le ''névrosé'' Freud pour tenter de résoudre les problèmes moraux (le conflit intra-psychique) que lui posaient ses hautes origines juives.

D'après un rapport de Ron Rosenbaum, Adolf Hitler savait en effet qu’à travers sa grand-mère paternelle, Maria Schiklegrüber, une Autrichienne originaire de Spital, celles-ci étaient inavouables parce qu’ancillaires.  

En s'adressant à Freud, Hitler était  mal tombé : Freud aurait dans son "contre-transfert" projeté son propre complexe filial à Hitler, ainsi que le postule le psychiatre-psychanalyste français Roger Zadoun (2002 aux éditions de l'Harmattan), qui croit pouvoir "expliquer" Hitler par le complexe d'Œdipe, délire oblige, un "contre-transfert" inconsciemment impulsé par la propre équation historico-psycho-pathologique de son concepteur (de Freud évidemment, car de Roger Zagdoun, je ne sais rien, sinon qu'il prend les élucubrations projectives de Freud pour des vérités scientifiques aussi fondées que les lois de la gravitation. N'étant pas le seul à le faire, Roger Zagdoun n'est pas considéré comme psychiatriquement délirant, puisque selon son Confrère Sven Follin, un délire partagé perd son statut (sociologique) de délire. 

(S. Follin avait avec Serge Leibovici et quelques autres psychiatres signé en décembre 1947 une pétition dénonçant la psychanalyse pour d'essence totalitaire, fasciste, voire "nazie". Le Dr. Sven Follin avait acquis à l'hôpital Saint-Anne la réputation d'être un fin clinicien pour savoir  ne pas confondre, comme l'avait fait Karl Jaspers dans son étude sur Strindberg et Van Goghen - parue en 1953 aux éditions de Minuit, avec une préface de Maurice Blanchot, rééditée en 1970 avec une nouvelle préface du même qui désavoue la précédente - différencier la psychose schizophrénique de la psychose hystérique et  de l'épilepsie). 

Pour en revenir à Freud son équation personnelle était bien plus inavouable (forclose) que celle d’Hitler, et elle l'est restée. Il déplait d'ailleurs très fortement à Claude Lanzman qu'on puisse en dire quelque chose, et sûrment pas qu'à Claude Lanzman, à en juger par la bibliographie qui a accompagné cette année la diffusion sur France 3 télévision (et en librairie) de "Apocalypse Hitler".

Les prétentions de son patient était apparues à Freud bien trop élevées par rapport à ce que son misérable statut social laissait présager. Freud lui fit comprendre que les origines qu'il s’était inventées relevaient du roman familial des névrosés, ceux-ci se rêvant de hautes origines comme lui-même se l'était dans le passé figuré avant de revenir à la réalité. Une "réalité" qui avait en fait, selon Lacan, échappée au conscient de Freud. Il n'est cependant pas si sûr qu'elle lui ait complètement échappée, puisqu'il l'avait rêvée, mais qui pourrait tout aussi bien lui avoir été révélée par son père officiel, Jakob Freud, avant sa mort, survenue en 1896 : pour soulagé leur conscience, les mourants révélent très souvent aux derniers moments les inavouables secrets qui les ont taraudés la vie durant : c'est sans doute pourquoi Freud rêva d'avoir à "fermer les yeux" et devoir renier ses premières intuitions, des découvertes dont il disait qu'elles étaient aussi importantes "que la découverte des sources du Nil", à savoir que les névroses - sinon les psychoses - résultent de psycho-traumatismes infantiles, ce que l'on est en train de redécouvrir.

Freud conçut en remplacement de la première, qui avait été très mal reçue, une théorie négationniste, dite œdipienne, sans vouloir (ni  pouvoir ? ) en révéler les secrets fondements, des secrets de fabrication inavouables que Marie Balmary fut bien près d'avoir révélés sans le vouloir ni le savoir dans sa très brillante thèse psychanalytique, qui fut publiée et intitulée "L'homme aux statues", et sous titrée "La faute cachée du père". Une thèse que Balmary aurait peut-être dû sous-titrer "La faute cachée du grand-père" . C'est sans doute pour l'avoir évoquée implicitement que celle-ci fut refusée (refoulée et institutionnellement déclarée forclose). Mais sa thèse suscita immédiatement l'intérêt de Jacques Lacan, qui craignait que Balmary ne l'ait comme lui percé à jour, ce qui aurait cassé son savoir (ou pseudo-savoir)  suprématique, raison pour laquelle il l'a convoqua, vérifier ce qu'il en était réellement. Marie Balmary s'en était trouvée à la fois flattée et toute étonnée (dans sa préface au livre d'Eva Thomas "Le sang des maux", si mes souvenirs sont bons").

Pour en revenir à la thèse de Roger Zagdoun, celui-ci n'a pas compris qu'après la guerre, Hitler avait compté sur ses mérites militaires pour être reconnu digne d'intégrer sa prestigieuse et richissime famille d'origine, et non pas d’en être rejeté de façon humiliante. D'où sa résolution, prise en 1919 après moult ruminations, de montrer à Freud comme à sa famille originelle présumée de quel bois il était fait. Ce n'est pas par hasard qu'il choisit, comme Freud, Berchtesgaden comme villégiature, rivalité mimétique oblige. Il allait se venger (Vergeltung) de l'affront qui lui avait été fait en renvoyant les Juifs à leur propres inventions (le Ziklon B et le complexe d‘Œdipe). Une "signifiée" vengeance (concept lacanien) paranoïaque qu’il voulut à la mesure de sa grandeur humiliée - de sa grandiosité fantasmatique, pour employer un néologisme forgé par la psychanalyste Alice Miller, qui interpréta Hitler d'une autre manière que celle-ci, qui ne lui est pas incompatible - une vengeance à la mesure des risques encourus durant la guerre pour se faire reconnaître digne d’intégrer la famille. Son admiration ambivalente s’était ainsi muée en un "délire de haine", pour reprendre le concept clinique que le Pr. Henri Baruk a forgé à son sujet, une haine paranoïaque, c'est-à-dire narcissique (ou pharaonique, si on préfère), comme il arrive dans les amours fusionnelles et les généalogies incestueuses.

Le Pr. H. Baruk passait auprès de ses Confrères pour paranoïaque à cause de la haine que lui-même éprouvait envers Freud et Jacques Lacan. Il avait dû porter l’étoile juive pendant l’occupation et rendait, non sans raison, Freud responsable non seulement de la haine persécutive qu’avait porté Hitler à l’encontre des Juifs, mais aussi de l’état déplorable où se trouvait, nous l'avons dit, la psychiatrie française.

Du Pr. Baruk, ses confrères psychiatres se  moquaient  non seulement à cause de la haine "paranoïaque" qu'il vouait à Freud, mais aussi à cause de sa prétention à faire valoir que les états psychotiques (les bouffées délirantes et les états schizophréniques, qu'il disait être des syndromes plus que des maladies) pouvaient en fait provenir d’une toxicité particulière des sels biliaires (ce serait donc bien des maladies ! ). Il en aurait fait la démonstration, mais ses confrères l’accusèrent être de mauvaise foi, d’avoir triché en falsifiant les résultats de ses recherches cliniques pour en démontrer la validité.

 Or il se trouve qu’il est actuellement fait état d’un Système Nerveux Entérique, un deuxième cerveau en constante interaction avec Système Nerveux Central, sans que l’on puisse savoir qui est aux commandes ! (selon  Stanislav Disko Ehrlich, directeur de Recherche à l'Inra, à Jouy en Josas)

Freud  n’avait en fait pas tellement eu tort de se trouver une autre famille que la sienne dans ses rêveries juvéniles : il ne serait en effet pas né du pauvre Jakob Freud, fils du rabbin Schlomo Freud, mais d'une relation inavouable. Freud pourrait ainsi avoir été le fils de Jacob Nathansohn, son grand-père maternel. Une autre hypothèse a été avancée est qu'il était le fils de son frère Philippe, mais elle entre beaucoup moins en résonance avec la théorie oedipienne. L'origine grand-parternelle en rend bien mieux compte. Elle justifie même sa théorie mythologique du "complexe d' Œdipe ", un complexe que Lacan disait "des dupes" pour marquer qu'il n’était qu’un miroir aux alouettes. La théorie oedipienne rend non pas compte d'une réalité générale, mais d'une réalité restreinte ne triAngulation familiale, qui fit que sa mère s'est retrouvée enceinte de son père et n'a pas pu (ou voulu) faire autrement que garder l'enfant qu'elle portait. La théorie que les fils désirent s'accoupler (copuler, cf. selon la définition freudienne de son complexe) avec leur mère n'est que le corollaire de l'a-Chose ancestrale. Freud serait donc né (selon Lacan) d'un inceste père-fille, un inceste de type I, selon la classification de Françoise Héritier. Une origine ‘‘en racine ² de moins un’’, tout à fait inavouable, que Jacques Lacan, qui prétendait savoir lire entre les lignes, avait percé à jour, sur le modèle de sa propre famille, le grand-père paternel de Jacques Lacan étant l'amant de sa mère, la belle-fille de son grand-père réalisant un inceste non consanguin, de type II (d'après Elisabeth  Roudinesco, dans "Généalogies" 1994).

D'où la théorie de la psychose puisée par Lacan dans sa propre tringulation familiale, comme Freud en la sienne, celle de la névrose, en délire projectif . 

Dans son énoncé, le complexe d' Œdipe est l'expression cryptée, peu importe qu'elle ait été consciente ou non, d’une réalité trop évidente (selon Lacan) pour n'être pas immédiatement forclose. Cf. son  Séminaire sur "La lettre volée".

Lacan a vu dans la "forclusion du nom du père" l’origine des psychoses paranoïaques, projectives par définition. Comment, à propos de lui-même et de Freud, ne pas lui donner raison ?

D’où l’importance que Marie Balmary donne à l’Évangile de Matthieu, qui fait remonter la généalogie du Christ à au roi David.  Ce qui exclurait que le Christ puisse avoir été psychotique, contrairement à l'idée que s'en fait le docteur Francis Hofstein.

Dans leur rêves et leurs dessins, les enfants ont la pré-science du "forclos" générationnel, tout comme les psychotiques l'ont dans leurs délires mystiques lorsqu’ils ont été mystifiés par rapport à leur filiation. Ils en deviennent "discordants" (Chaslin), ou "schizophrènes" (Bleuler). Tel le Christ (selon le Francis Hofstein). L’évangéliste Matthieu avait ainsi éprouvé le besoin de faire remonter la filiation du Christ à David, une généalogie fabriquée après -coup pour l’asseoir dans la réalité. (L’après-coup est un concept psychanalytique lui-même forgé dans l’après-coup, la psychanalyse étant une «science» à l’image de la bande de Moebius, qui ramène au même point après vous avoir mis la tête à l’envers, quand on a la chance de ne pas l’avoir perdue au cours du "disque-ourcourant". Est disque "ourcourant" le discours qui ignore sa propre cause - sic Marie-Chalotte Cadeau, psychanalyste lacanienne).  

Pour l'interprétation des rêves de Freud, lire Gabrielle Rubin, "Le roman familial de Freud" paru chez Payot en 2002, et Jacques Bénesteau "Mensonges freudiens", paru à la même époque, chez Mardaga, livre consacré "Le livre du mois" par «La Recherche ».

Et Roudinesco de s’étonner ingénument «Pourquoi tant de haines ?».

 

 

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