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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 03:21

Les éditions Albin Michel ont réédité " Je me vengerai" (une co-écriture de Jean-François Nahmias et de Pierre Bellemare).

D'après ce que j'ai compris, ce livre avait été publié une première fois en 2003 et était déjà disponible en livre de poche.

Il est présenté comme suit : << Le désir de vengeance est un sentiment qui vient de la nuit des temps. La haine éternelle, souvent cousine de la vengeance, provoque des vendettas dont les acteurs ne connaissent plus les raisons. Même si ce sentiment ne nous paraît pas respectable, nous avons tenté de comprendre ce qui peut pousser un individu à accomplir une machination qui lui semble juste. De l’Égypte ancienne en passant par le haut Moyen Âge, des plus grands princes aux hommes les plus ordinaires, ce livre présente 40 vengeances qui, la plupart du temps, ont conduit leurs auteurs à leur propre mort.>>

Je n'ai pas encore lu ce livre, mais je ne crois pas que les auteurs aient cherché ou jugé utile d'aborder la problématique d'une des haines les plus dévastatrices de tous les temps, à savoir celle que Adolf Hitler avait conçu contre les Juifs, et finalement contre le monde entier, y compris l'Allemagne.

Jean-François Nahmias et Pierre Bellemare écrivent pourtant << ... nous avons tenté de comprendre ce qui peut pousser un individu à accomplir une machination qui lui semble juste.>>


Pour ce qui est d'Hitler, il s'est bien agi d'une machination vengeresse. Mais au cas où ils n'auraient pas étudié celle-ci, je me permets de leur signaler, s'ils l'ignorent encore, que le journaliste américain Ron Rosenbaum, transgressant un interdit posé par Claude Lanzman, a passé une dizaine d'année en Europe pour essayé de comprendre ce qui avait déterminé sa haine et à se venger sur tout un peuple. On me dira que de nombreux auteurs qui s'y sont déjà essayés.

Or il semble que sa haine furieuse a fait suite à la - trop - grande admiration qu'il avait naguère ressentie pour les Juifs du fait qu'il s'était cru ou se savait, à tort ou à raison, issu d'une très prestigieuse et illustre Maison juive.

De fait, de 1914 à 1918 les camarades de tranchées d' Adolf Hitler n'ont jamais fait état chez lui d'une quelconque manifestation d'antisémitisme. la fin de la guerre il reçut sans protester la croix de fer de premier rang des mains d'un capitaine juif.

Sa haine des Juifs n'est apparue qu'un an après la fin de la guerre de 14-18, par opportunisme, en 1919, peut-être encouragé par un auteur qui avait fait fortune en surfant sur la haine des juifs, un nommé Dietrich Eckart (selon le livre de Timothy Ryback sur les lectures d'Hitler ).

Ou était-ce parce qu'il s'était vu refusé l'entrée dans la susdite prestigieuse Maison juive ?. Les livres qui permettent d'approcher ce qui a pu faire qu'Adolf Hitler a pu développer une telle haine pour les Juifs, jusqu'à vouloir les exterminer et qu'il ait mis tout en oeuvre pour y parvenir recoupent plusieurs données significatives colligées par des historiens et des auteurs dignes de foi, comme celles du "Hitler" de Ron Rosenbaum (publié en France en 1998 chez Jean-Claude Lattès, celles du "Hitler" de François Delpla (préfacé par Alexandre Adler), qui rapporte le discours qu'Hitler prononça (ou vociféra) le 20 août 1923 dans une taverne de Munich et celles de Lionel Richard dans son "D’où vient Adolf Hitler", dans la Collection Autrement, « Série Mémoires »,‎ 2000 qui fait référence au discours qu'Hitler prononça (ou vociféra) à Linz le 13 mars 1938, celles de Joachim Fest dans sa biographie publiée en deux volumes en 1973, celles de Walter Langer d'après son rapport à l'OSS, publié en France en 1973 chez Denoël, et plus récemment celles de Timothy Ryback, "Dans la bibliothèque d'Hitler" (au cherche midi, 2009) qui sont à ce ce sujet parmi les plus instructives.

Citons aussi "Le témoin oculaire", d'Ernst Weiis (Arléa, 1963)

Ayant vécu mon adolescence dans la peur que la haine nazie puisse refaire surface, j'ai entrepris d'essayer d'en savoir plus par une psychanalyse personnelle en espérant naïvement qu'elle pourrait me rendre compréhensible les racines profondes (présumées inconscientes) de cette haine, afin qu'elle puisse être désamorcée, voire définitivement éradiquée.

Était-elle en rapport avec un complexe incestueux, ainsi que le soutient le psychanalyste super-freudiens Roger Zagdoun ("Freud et Hitler, un transfert paranoïaque ou La génèse incestueuse d'un génocide et les persécutions aujourd'hui " éd. L'Harmattan 2002,), une peut-être à l'origine le dernier livre de Norman Mailer "Château en forêt", dans lequel cet auteur fantasme que la monstruosité diabolique de Hitler vient de ce qu'un inceste a présidé à sa conception cependant que Mailer paraît ignorer que la transgression de cet interdit civilisationnel vaut beaucoup plus pour Sigmund Freud, le "frère" mimétique d'Adolf Hitler.

Dans une fine analyse, la psychanalyste Gabrielle Rubin a montré que Sigmund Freud était lui aussi porteur de cette problématique. Il aurait "logiquement" ou "normalement" dû s'appeler Sigmund Nathansohn plutôt que Sigmund Freud si on lui avait appliqué le patronyme de son pèrEe génétique. Mais c'aurait été le faire sortir de ce sur quoi était en son temps et dans le nôtre est fondé la civilisation (ou que fait semblant de se fonder la civilisation : le mythe de la non transgression du tabou de l'inceste), non que Sigmund Freud puisse être considéré comme responsable ou coupable de la transgression qui l'a fait naître, mais coupable d'avoir tout fait pour l'occulter,, tout en la révélant inconsciemment dans ses écrits théoriques. A défaut d'avoir su s'appliquer à lui-même ce qui avait été sa première découverte, dénoncée dans ses premiers écrits sur l'étiologie de l'hystérie sans voir que l'inceste était surtout cause de haine et de paranoïa.

De même que Freud, Mailer aurait dû comprendre pourquoi Freud s'était soucié de d'amputer son prénom de deux voyelles, un I et un S pour s'appeler Sigmund au lieu de Sigismund.

A. H. se savait des antécédents juifs (par référence à son grand-père paternel ses parents l'avaient prénommé Adolfus, selon Joachim Fest)

Hitler a lui aussi amputé son prénom d'un U et d'un S afin de ne plus s'appeler Adolfus (le délire lacanoïd qu'à développer le psychiatre et "psychanalyste" Bernard This à propos de cette amputation - selon lui responsable de son cancer de la bouche, que dans son délire il attribue à la profanation de son prénom (parce que Sieg ist Mund + complexe d’œdipe = vouloir détrôner dieu le Père ----> cancer-castrateur = parole triomphante coupée ! Cf. la Tour de Babel ! ).

En suivant ce type de délire à couper le sifflet on peut attribuer la chute d'Hitler et la faillite de son entreprise diaboliqueà ce qu'Adolfus a amputé l' U et le S de son prénom. N'est-ce pas en effet l'US Navy et l'US Army qui l'ont empêché d'aboutir au total accomplissement de sa vengeance !? .

Des recherches génétiques publiées en mai 2010 dans "le Figaro" vont dans ce sens. Des psychanalystes de bazar en ont d'autant plus facilement déduit l'existence d'une haine de soi d'être juif que Théodor Lessing l'avait dénoncée en 1930 ("La Haine de soi : le refus d’être juif") et que certains juifs ont effectivement été jusqu'à s'en ôter la vie !

Mais ce que j'ai fini par découvrir, que Thomas Mann a aussi soutenu, c'est que le psychanalyste le plus célèbre y est probablement pour quelque chose.

Avec le succès de cette excuse indicible Hitler a, à l'instar de Freud, finit par croire lui-même à ses impostures.

Hitler a voulu et réussi à faire croire au monde que c'était le besoin de venger l'Allemagne qui le déterminait alors que sa motivation était toute personnelle et inavouable.

Hitler, persuadé d'être issu d'une si haute lignée, n'eut de cesse de faire reconnaître sa valeur, d'autant plus qu'elle avait été méprisée par sa Maison.

Convaincu qu'il l' héritait de sa Maison, il entrepris de la LUI démontrer par l'absurde;

Alors qu'il n'était pas allemand, Il exploita très habillement les ressentiments des Allemands nationalistes pour se mettre à leur tête, faire fortune et prendre le pouvoir afin assouvir une vengeance personnelle.

Sigmund Freud - qui était son alter égo en imposture, son "frère ", ainsi que l'avait à mal compris Thomas Mann - lui avait donné quelques trop bons conseils en 1908 pour "réussir" à devenir riche et célèbre le concept freudien .de "roman familial du névrosé" provient et date de sa rencontre avec Hilter, au cours de laquelle celui -ci lui avait exposé son "problème", c'est-à-dire celui de ses nobles origines vouées à restées secrètes parce socialement irrecevables.

Les conseils de Freud, qui avait pareil problème, furent d'un côté si opérants (ils se traduisirent en effet par sa "résistible ascension" de 1919 à 1941) et d'un autre si décevants (en 1919 ses illustres présumés ancêtres juifs l'avaient rejeté comme un malpropre malgré ses titres de gloire, acquis au péril de sa vie sur les champs de batailles.

Car c'était bien afin de les acquérir et séduire ainsi son illustre Maison ancestrale qu'il s'était engagé en 1914

Ce dépit amoureux trop intense, comme il en va dans les dépits amoureux trop intenses, formata sa haine et conduisit à la au désastre que l'on sait.

Freud fut forcément conscient d'avoir été pour quelque chose dans la "résistible ascension d'Hitler au pouvoir, qui n'en pouvait parler, mais conçut et postula sur ce modèle un Moïse égyptien.

Sa façon d'avouer secrètement son erreur et sa responsabilité.

<< Pourquoi tant de haine >> s'interroge encore Elisabeth Roudinesco, qui gratifie Thomas Mann d'avoir donné la réponse.

Elle aurait dû écouter son père plutôt que sa mère. En bon médecin il avait tout de suite compris que Freud était un très dangereux imposteur. (Cf.Elisabeth Roudinesco "Généalogies", Fayard, 1994)


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commentaires

E
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