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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 17:10

  

Jakob Freud  meurt dans la nuit du  23 octobre 1896.

La question s'est  posée et se pose encore de savoir si Jacob Freud, le père de l'inventeur de la méthode analytique,  est  mort sans avoir rien dit à Sigismond Schlomo Freud le secret relatif à sa  procréation.  



Tous les analystes savent peu ou prou que la famille Freud était une famille à secrets, mais ils n'osent, ni surtout ne veulent  pas que cela soit publiquement et clairement dit.  C'est  sans doute  aussi pourquoi les Archives Freud ne doivent pas être entièrement divulguées.  On préfère donner  à voir d'autres exemples, plus "anodins" (moins sulfureux),  comme l'histoire d' Hergé.

  

"Ce que l'on ne peut pas dire, il faut le taire" disait  Wittgenstein, qui, lui, savait de quoi il "retournait". Au sujet de  Sigismund Freud comme au sujet  d'Adolfus  Hitle.  Ils s'étaient l'un l'autre, comme en miroir, épiés et  "percés à jour". (en atteste  presque le fait qu'ils évitaient soigneusement de faire alluision l'un à l'autre, faisant même comme s'ils s'ignoraient complétement.alors qu'ils avaient  tous les deux avaient puisé leur inspiration chez Gustave Lebon  et Schopenhauer, tout comme  Mussolini) .

 

Jacques Lacan, qui n'était pas né de la dernière pluie, l'avait compris. Transgressant "l'interdit" de Wittgenstein, il n'avait pu s'empêcher de traiter  de l'a-Chose

racine carrée de moins un" (Jacques Bénesteau, qui n'est pas psychanalyste, m'avait manifestement pas compris l'astucieuse présentation de l'a-Chose, autrement indicible .

 

Paradoxalement, c'était comme l'a aussi fait Marie Balmary, par un chemin parallèle, en application même de la doctrine fondamentale de la psychanalyse freudienne, qui veut que le refoulé  s'exprime, quoi qu'on fasse, par tous les moyens dont l'inconscient est capable. Jacques Lacan  savait ce que parler veut dire, pourvu que l'on sache lire entre-les-lignes.  Ce pourquoi Lacan se réjouissait de n'être compris que par une infime fraction de son auditoitre, mais non que de lui seul.

 

 

Dans une lettre adressée à Wilhem Fliess le 2 novembre suivant la mort de son père, Sigmund Freud fait part de son désarroi. Il écrit << par une des voies obscures situées à l'arrière plan du conscient officiel, la mort de mon père m'a profondément affecté >>. "Tout le passé ressurgi " ajoute-t-il.

 

Les sentiments que Freud éprouve à la mort de Jacob Freud lui paraissent-ils si illégitimes qu'il lui faille les situer à l'arrière plan du conscient officiel ?

 

Dans la nuit suivant l'enterrement de son père, Freud se rappelle avoir rêvé qu'il lit, inscrit sur une pancarte placée dans une boutique, << On est prié de fermer les yeux". Il précise dans sa lettre (qui n'était surtout pas destinée à être publiée), qu'il reconnaît la boutique en question pour être celle où il est allé se faire coiffer avant d'aller à la cérémonie.

 

Si ce rêve avait été analysé à la manière dont il le fera plus tard, il y aurait reconnu et interprété comme un rêve exprimant une angoisse de "castration" . Mais Freud n'avait pas encore inventé le "complexe d'Oedipe" (qu'il aurait aussi bien fait d'appeler le "complexe de Laïos", car dans la légende d'Oedipe - comme dans la réalité, c'était Laïos qui avait souffert de ce type d'angoisse projective, ce pendant qu'Oedipe n'avait aucune raison de redouter son père adoptif,  puis aucune raison de craindre le père "biologique", puisqu'il l'avait tué ! Oui mais seul compte le fantasme, rétorquera-t-on ! 

 Or en inventant qu'il s'agissait de fantasmes, Freud en a par là-même été libérés : paradoxe. 

Mais qu'est-ce qu'un "complexe", sinon l'expression de tendances contradictoires, qui empêchent l'action (ou la parole). Apparemment Hitler n'était pas, de ce point de vue, très "complexé" cependant qu'un psychanalyste comme Roger Zagdoun l'en  taxait, De ce point de vue, la logique freudienne ne tient pas du tout la route. Celle de Jacques Lacan, beaucoup plus, qui veut que la paranoïa ait beaucoup à voir avec la "forclusion du nom du père, ou du grand-père, en ce qui concerne celui du "Fürher" (mais aussi du père et du grand-père de Freud)      

 

Freud a découvert qu'il souffrait d'hystérie post-traumatique ("mon plus grand malade c'est moi", écrivait-il)  non pas à l'occasion de la mort de son père, mais rétrospecrivement, alors qu'il en était libréré : d'où sa théorie, apparemment "logique" mais qui provient d'une erreur (semi-volontaire) de perpective.

 

 

 

 

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